Bonjour, je suis Corentin Lemaire, j’ai 24 ans et je suis né à Châteauroux dans l’Indre.
Je suis arrivé à Basse-Goulaine en 2015, pour suivre des études d’électronique à l’IEM-FP La Grillonnais.
Durant mon parcours scolaire, j’ai découvert l’ESAT de Cholet, où j'ai fait un stage pendant ma scolarité à la Grillonnais et où j’ai fini par être embauché.
“J’ai sélectionné La Grillonnais puisque les formations proposées concordaient avec ce que je souhaitais faire”
Avant, je voulais faire comme mon père : agriculteur. Je suis donc allé au lycée professionnel Naturapolis de Chateauroux et j’ai fait ma 4e , 3e et 2nde professionnelles. Je me suis arrêté car les cours devenaient un peu trop compliqués. J’ai donc changé de voie pour faire quelque chose qui me passionnait plus. C’est pour cela que j’ai sélectionné La Grillonnais puisque les formations proposées concordaient avec ce que je souhaitais faire : de l’électronique. J'y suis resté 4 ans jusqu'à l’obtention de mon permis et de mon diplôme AMCE (Agent de Montage et de Câblage en Electronique).
Depuis mon arrivée dans la région et au fil de mes démarches, je me suis senti bien accompagné (par APF France handicap), on m’a accompagné jusqu’à ma période de stage, et pour mon logement : on m’a aidé à trouver un logement en allant à un foyer de jeunes travailleurs. J’avais déjà mon permis, c’était donc simple pour mes déplacements puisque j’étais autonome. Après mon année à la Grillonnais, j’étais en train de dormir et je reçois un coup de fil : « Madame Percevault, de l’ESAT APF France handicap Le Cormier… ». Je me suis redressé directement. On m’a annoncé qu’une place était disponible pour l’embauche. Je pouvais débuter à la rentrée, début septembre. J’ai donc profité de mes vacances pour trouver un logement. Elle m’a proposé un accompagnement pour trouver un logement si j’éprouvais des difficultés à en trouver un.
Avant de sélectionner l’ESAT Le Cormier, une EA (Entreprise adaptée) de Contres, dans l’Indre (46) m'a contacté. L’EA m’a appelé pour me dire qu’ils avaient de la place pour m’embaucher alors que je n’avais pas fait de lettre de motivation contrairement à l’ESAT. Je ne l’ai pas sélectionné car je suis bien installé à Nantes, j’ai refait ma vie, j’ai tous mes repères à présent ici. A l'ESAT, j'ai pu retrouver un certain nombre de mes anciens camarades de la Grillonnais qui ont suivi le même parcours que moi.
“Quand je pense à mon parcours, et particulièrement à mon embauche en CDD, je suis super content car je vois que j'ai beaucoup avancé et qu'aujourd'hui je fais quelque chose que j'aime”
J'ai donc rejoint l’ESAT Le Cormier le 2 septembre 2019. J’y suis actuellement et depuis 2021, je fais des prestations à FDI, une entreprise ordinaire proche de l’ESAT. Ils y font des badges d’accès sécurisé pour des écoles, banques, immeubles…
Au mois de décembre une loi est passée nous permettant d’avoir une double activité. Je me suis saisi de l'opportunité ! J’ai obtenu un stage à FDI pour faire du mi-temps là -bas. Pour vérifier que tout se passait bien entre moi et l'employeur, j'ai effectué 1 mois à temps plein. Le mois de stage s’est terminé et s'est extrêmement bien passé : ils m’ont proposé un CDD de 4 mois à mi-temps, de septembre à décembre 2023. Ensuite, il y a de très grosses perspectives d’embauche en CDI.
Comme l’expliquait Hugo Roullier - Conseiller en Insertion Professionnelle au Service Insertion de Cholet-Mauges, lors des portes ouvertes de l’ESAT : pendant 3 ans que je sois à mi-temps où à temps plein, il m’accompagnera obligatoirement et après ces 3 ans, je choisirai si je veux rester à mi-temps où si je veux aller chez FDI à plein temps. 3 ans c’est bien parce que ça permet de bien réfléchir et de voir si ça me plait suffisamment pour décider d’y aller définitivement.
Quand je pense à mon parcours, et particulièrement à mon embauche en CDD, je suis super content car je vois que j'ai beaucoup avancé et qu'aujourd'hui je fais quelque chose que j'aime. Je travaille sur la partie « carte ». Entre le câblage et les cartes, je préfère travailler sur les cartes car je touche à la brasure et c’est ce qui me plait le plus. Concrètement, je fais des cartes de circuits qui permettent de faire le lien entre un code et une commande. Une fois la brasure effectuée pour fixer les composantes sur la carte, je vérifie si tout est connecté, je fais des tests et de la programmation de carte ainsi que de la mise en sachet. Pour la brasure, on dit qu’il ne faut pas trembler. Pourtant moi je tremble et j’y arrive complètement. La concentration pour les cartes c’est impératif. Certaines composantes font la moitié d’1mm, c’est comme si tu faisais un point avec ton stylo. Normalement, tu as des grosses loupes si tu le fais manuellement parce que maintenant on utilise des machines à vagues. Mais tu peux le faire comme moi, sans loupes. Je n’ai pas besoin de loupes, au contraire elles me gênent, je n’ai pas vraiment le contact visuel avec le composant.
Pour l’anecdote, en passant mon diplôme, 2 personnes sont venues pour voir mes compétences. Tout le monde est allé cherché une loupe parce qu’on devait passer sur plein de supports (cartes, câbles…) et ils ne m’ont pas vu passer. Ils ont été scotchés.
Pour la partie programmation de carte, j’utilise un logiciel qui envoie les programmes permettant de définir que tel composant envoie telle information. C’est exactement ce que j’ai appris lors de mon cursus scolaire à La Grillonnais, on s’amusait à faire des petits kits à monter où il fallait monter et braser les composants. C’est là que je suis tombé amoureux des cartes. Ça m’a fait découvrir ma vocation en fait. J’en avais déjà entendu parler quand j’étais en formation à Châteauroux : je savais ce qu’était une carte, comment les monter mais je voulais en apprendre plus.
Plus tard, je me vois embauché à FDI, ici à Cholet, je m’y sens bien. C’est un bon endroit pour s’installer et je compte bien rester tant que je m’y sens bien !